Micro-entrepreneurs : ce qui change au 1er avril 2025

Le 31.03.2025 par Gaëtan | ⏰ 10 minutes de lecture

Le 1er avril 2025 (et, ce n’est pas un poisson d’avril !) marque l’entrée en vigueur de nouvelles règles importantes pour les micro-entrepreneurs, notamment en matière d’assurance chômage. Pas de blague ici (même si la date s’y prête) : ces changements sont bien réels et vont impacter la façon dont les créateurs d’entreprise cumulent leur Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) avec leur activité indépendante. Dans cet article, on passe en revue ces nouveautés – ARE mensualisée, cumul ARE/activité plafonné à 60%, conditions du second versement de l’ARCE en cas de CDI – avec des explications claires, des exemples concrets.

Objectif : vous aider à y voir plus clair et à vous adapter sans stress à ces évolutions.

En bref : ce qui change au 1er avril 2025

  • Mensualisation de l’ARE – Désormais, vous recevrez votre chômage sur une base fixe de 30 jours par mois, quelle que soit la longueur du mois. Fini les variations entre février et mars : chaque mois comptera pour 30 jours d’allocations, pas un de plus.

  • Cumul ARE + micro-entreprise plafonné – Si vous cumulez chômage et revenus de votre activité indépendante, la durée de ce cumul sera limitée à 60% de vos droits. Autrement dit, vous ne pourrez percevoir votre ARE en parallèle de votre micro-entreprise que pendant un peu plus de la moitié de votre durée d’indemnisation initiale. (Le montant mensuel ne change pas, c’est juste la période qui se raccourcit.)

  • ARCE : second versement sous condition – L’ARCE (l’aide en capital versée aux créateurs d’entreprise) comporte une nouvelle condition : pas de second versement si vous retrouvez un CDI à temps plein après avoir créé votre entreprise. Jusqu’à présent, il suffisait que l’entreprise existe toujours au bout de 6 mois pour toucher la seconde moitié de l’ARCE ; dorénavant, il ne faudra en plus pas avoir repris de boulot en CDI plein temps.

Voilà pour le tableau des nouveautés. Maintenant, entrons dans le détail de chaque mesure, avec explications et conseils pour gérer ça au mieux.

1. ARE mensualisée : le même montant tous les mois

Avant, le montant de votre allocation chômage variait légèrement selon les mois : un mois de 31 jours vous rapportait 31 jours d’ARE, contre 30 jours pour un mois de 30 (et seulement 28 en février). Ce n’était pas énorme, mais avouez que c’était le petit bonus quand le mois était long (on ne disait pas non aux quelques euros de plus en juillet ou en octobre), et un mini-blues quand février arrivait.

À partir du 1er avril 2025, c’est fini : l’ARE est versée de manière mensualisée, sur une base fixe de 30 jours par mois, quel que soit le mois concerné. En clair, tous les mois, vous toucherez exactement 30 fois votre allocation journalière, point barre. Avril, juin ou décembre, même combat : un montant identique chaque mois, sans se soucier du nombre de jours dans le calendrier.

Exemple concret : Imaginons que votre allocation journalière soit de 50 €.
Avant : en mars (31 jours) vous perceviez 31 × 50 € = 1 550 €. En avril (30 jours) vous tombiez à 1 500 €. Et en février (28 jours), seulement 1 400 €.
Après (dès avril 2025) : chaque mois, ce sera 30 × 50 € = 1 500 €, peu importe que le mois ait 28, 30 ou 31 jours. Donc en mai (31 jours) par exemple, vous toucherez quand même 1 500 € (30 jours payés). Le jour “en trop” du mois de 31 jours n’est pas perdu pour autant : il est reporté à la fin de vos droits. En somme, les 5 ou 6 jours “manquants” sur l’année (par rapport aux 365 jours) seront payés plus tard, prolongant d’autant votre indemnisation totale. Le capital total de vos droits chômage reste inchangé, c’est juste l’étalement mensuel qui est régulier.

Bonne nouvelle : cette mensualisation apporte de la stabilité et simplifie votre budget mensuel. Vous pouvez prévoir vos entrées d’argent chaque mois sans vous demander si février sera un peu “light” ou si août sera plus généreux. Terminé le casse-tête des fins de mois à 28 jours ! Tout le monde est logé à la même enseigne, et votre compte en banque appréciera la régularité.

Astuce : Profitez de cette régularité pour lisser vos dépenses. Si avant vous aviez tendance à dépenser un peu plus les mois de 31 jours grâce au surplus, maintenant il va falloir équilibrer. Mettez éventuellement de côté l’équivalent de ces quelques jours d’allocations reportés, afin d’avoir une petite épargne de secours qui tombera à pic en fin de droits (quand les fameux jours “reportés” vous seront versés).

Qui est concerné ? Tout le monde ! Contrairement à d’autres mesures qu’on va voir plus bas, la mensualisation concerne tous les allocataires relevant du régime général, y compris ceux qui sont déjà en cours d’indemnisation au moment où la règle entre en vigueur. Donc si vous percevez l’ARE en mars 2025, attendez-vous à voir un changement dans la façon dont Pôle emploi (pardon, France Travail, on s’habitue au nouveau nom 😉) vous verse votre chômage en avril. Pas de panique : vous ne perdrez rien, c’est purement un changement de rythme de paiement.

En résumé, l’ARE version 2025 se met en mode “forfait 30 jours”. On gagne en lisibilité ce qu’on perd en petits bonus de long mois. Allez, on ne va pas bouder cette simplification administrative, c’est plutôt une bonne chose pour gérer son budget sereinement.

2. Cumul ARE et micro-entreprise : 60% de la durée, pas plus !

C’est LA mesure phare (et un brin technique) qui impacte directement les micro-entrepreneurs : la durée pendant laquelle on peut cumuler allocations chômage et revenu d’activité indépendante va être limitée. On sort les calculettes… ou plutôt, on va essayer de l’expliquer sans vous donner mal à la tête.

Avant : une durée de cumul équivalente à 100% des droits

Jusqu’au 31 mars 2025, si vous étiez au chômage et que vous lanciez votre micro-entreprise, vous aviez le droit de cumuler partiellement ou totalement votre ARE avec les revenus de votre activité, et ce jusqu’à épuisement de vos droits (tant que vous restiez éligible chaque mois, évidemment. En d’autres termes, pas de limite de durée spécifique : vos allocations pouvaient vous accompagner tout au long de votre reliquat de droits initial. Si vous aviez, par exemple, 24 mois de droits chômage, vous pouviez théoriquement cumuler pendant ces 24 mois maxi (éventuellement plus si vos droits se consommaient plus lentement en raison de revenus partiels). Bref, la limite, c’était vos droits restants, point final.

Après (dès le 1er avril 2025) : une durée de cumul plafonnée à 60% des droits

À partir du 1er avril, nouvelle règle : le cumul ARE + activité non salariée ne pourra pas excéder 60% de la durée de vos droits. Dit comme ça, ce n’est pas très parlant… Concrètement, cela signifie que vous ne pourrez toucher vos allocations chômage en parallèle de votre micro-entreprise que pendant 60% de votre reliquat de jours indemnisables. Après avoir utilisé 60% de vos droits, terminé, Pôle emploi (France Travail) coupera le robinet de l’ARE si votre activité continue. Autrement dit, 40% de vos droits resteront “en réserve” et ne vous seront versés que sous certaines conditions (on y vient juste après).

Important : Ce plafonnement concerne uniquement les nouveaux allocataires à partir du 1er avril 2025. Si vous perceviez déjà l’ARE avant cette date et que vous cumulez avec une micro-entreprise, vous n’êtes pas concerné et vous pouvez continuer selon les anciennes règles (cf. notre article). En revanche, toute ouverture de droits postérieure au 1er avril obéira au nouveau plafond de 60%. En clair, c’est la date de fin de contrat (ou de licenciement) qui compte : un demandeur d’emploi dont le contrat salarié se termine après le 1er avril 2025 sera soumis aux nouvelles règles.
Concrètement, ça donne quoi ?

Prenons un exemple simple pour illustrer. Disons qu’il vous reste 10 000 € de droits au chômage au moment où vous créez votre micro-entreprise. Ça correspond, admettons, à 1 000 € d’ARE par mois pendant 10 mois (10 × 1 000 € = 10 000 €).

  • Si par exemple, vous ne gagnez rien (0 € de chiffre d’affaires) : Vous continuez de recevoir 100% de votre ARE, soit 1 000 € par mois. Mais vous ne pourrez cumuler que pendant 6 mois maximum, car au bout de 6 × 1 000 € = 6 000 €, vous aurez atteint 60% de vos droits restants​.

Et ces 40% restants alors ? Pourront-ils être récupérés ? Oui, mais sous conditions. La règle générale désormais est que pour récupérer vos droits restants, vous devrez cesser votre activité indépendante. En mettant fin à votre micro-entreprise, vous pourrez demander la reprise de l’indemnisation pour toucher ces 4 000 € restants, après un certain délai (un différé de reprise qui n’existait pas avant est maintenant prévu)​

En gros, il faudra fermer boutique (temporairement ou définitivement) pour rouvrir les vannes de l’ARE.

Bonne nouvelle tout de même : si votre activité ne vous rapporte aucun revenu, il est possible de demander une dérogation pour continuer à percevoir le chômage au-delà de la limite des 60% tout en restant micro-entrepreneur​. 

Cette exception passe par l’Instance Paritaire Régionale (IPR) de l’Unédic, qui peut accorder la poursuite du versement de l’ARE si vous prouvez que, malgré la création de votre boîte, vous ne gagnez rien du tout. Autrement dit, si votre micro-entreprise est au point mort niveau revenus, on ne va pas vous pénaliser en plus en vous coupant vos allocations à 60%. Cependant, c’est vraiment en dernier recours : dans l’idéal, on crée une entreprise pour qu’elle génère du revenu, pas pour rester à 0 € de CA 😉.

Comment s’adapter à ce plafonnement de 60% ?

Soyons honnêtes, cette mesure est un vrai coup dur pour les créateurs d’entreprise. Auparavant, pouvoir conserver 100% de ses droits chômage jusqu’au bout permettait de lancer son activité sereinement sur la durée. Désormais, il faudra mettre les bouchées doubles dans les premiers mois, car le soutien financier de l’ARE s’arrêtera plus tôt qu’avant (à 60% du parcours). Voici quelques conseils pratiques pour gérer au mieux cette transition :

  • Planifiez votre montée en puissance : Si vous avez, par exemple, 6 mois d’ARE plein (ou 12 mois à mi-ARE) devant vous, fixez-vous des étapes clés pour votre business. Par exemple, atteindre un certain chiffre d’affaires d’ici 6 mois. L’idée est d’être capable de vous passer progressivement de l’ARE lorsque le cap des 60% sera atteint.

  • Constituez une épargne de secours : Si possible, mettez de côté une partie de vos allocations chômage pendant que vous les percevez. Ainsi, quand le versement s’arrêtera, vous aurez un petit matelas pour tenir le coup pendant la période de différé avant reprise éventuelle des 40% restants (si vous choisissez d’arrêter votre activité pour récupérer ces droits).

  • ARCE vs. ARE mensuelle : Envisagez l’ARCE (l’aide en capital, qu’on détaille juste après) comme alternative, surtout si vous avez besoin de fonds tout de suite pour lancer votre affaire. Finalement, l’ARCE vous verse 60% de vos droits en capital et plus rien ensuite, tandis que le cumul ARE mensuel vous verse… 60% de vos droits en tout, puis stop. Eh oui, l’un dans l’autre, l’État a harmonisé : que vous choisissiez l’ARCE ou le cumul mensuel, vous ne toucherez au maximum que 60% de vos droits en restant micro-entrepreneur actif.

     La différence, c’est quand et comment vous touchez cet argent (tout d’un coup ou étalé mensuellement). On y revient dans la partie suivante.
  • Anticipez la fin du cumul : N’attendez pas le dernier moment pour réfléchir. En approchant de la limite, faites le point : votre activité vous fait-elle vivre correctement ? Si oui, super, vous pourrez voler de vos propres ailes sans chômage. Si non, envisagez soit de cesser l’activité pour récupérer vos droits restants (et peut-être peaufiner votre projet différemment), soit de trouver un autre revenu (job ponctuel, etc.).

En résumé, le mot d’ordre c’est ANTICIPATION. Ce plafond de 60% a pour but avoué de vous inciter à devenir autonome plus rapidement et d’éviter des situations de « dépendance » au chômage sur le long terme. Du côté des micro-entrepreneurs, on peut trouver ça dommageable car cela réduit un filet de sécurité important​. Mais en étant préparé et en adaptant votre stratégie, vous pouvez relever le défi haut la main. 💪

3. ARCE : un second versement qui disparaît en cas de CDI

Passons maintenant à l’autre changement notable : celui qui concerne l’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise). Si ce sigle ne vous dit rien, voici un petit rappel avant d’aborder la nouveauté.

Petit rappel sur l’ARCE

L’ARCE, c’est cette aide financière versée par France Travail aux demandeurs d’emploi créant ou reprenant une entreprise. Au lieu de toucher votre chômage chaque mois, on vous verse une partie de vos allocations sous forme de capital, pour vous aider à lancer votre boîte. Le montant de l’ARCE équivaut à environ 60% de vos droits ARE restants au moment où vous créez l’entreprise​ (avec un petit ajustement : on retire 3% pour la retraite, mais restons simple). Ce capital est versé en deux fois : 50% au début de l’activité, puis 50% six mois plus tard, à condition que votre entreprise soit toujours en activité à ce moment-là​. En gros, on vous donne la moitié au démarrage, et l’autre moitié si, au bout de 6 mois, vous êtes toujours sur le pont en tant qu’entrepreneur.

Ce mécanisme a longtemps permis à pas mal de créateurs d’entreprise de disposer d’un “coup de pouce” financier initial, sans attendre chaque mois leurs allocations. Mais il impliquait de renoncer au cumul ARE mensuel (on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre : ARCE et ARE mensuelle sont mutuellement exclusifs​). L’ARCE, c’est un pari sur votre projet : on vous donne une partie de votre dû tout de suite pour investir, en échange de quoi vous n’avez plus d’allocations chaque mois.

Jusqu’à présent, la seule condition pour toucher le deuxième versement de l’ARCE (six mois après) était de justifier que votre activité existait toujours. Peu importait que vous ayez retrouvé un travail entre-temps, du moment que votre micro-entreprise continuait d’exister “sur le papier” et que vous étiez toujours inscrit comme demandeur d’emploi créateur, Pôle emploi vous versait la seconde moitié de l’aide.

Ce qui change au 1er avril 2025

Avec la nouvelle convention chômage, une condition supplémentaire est ajoutée pour obtenir le second versement de l’ARCE : ne pas avoir repris d’emploi en CDI à temps plein entre-temps​. Dit autrement, si vous avez créé votre entreprise et que, quelques mois plus tard, vous décrochez un CDI à plein temps, l’ARCE s’arrête là : vous ne toucherez pas la deuxième tranche.

Texte officiel (traduction maison) : « Le second versement de l’ARCE n’est pas effectué si l’allocataire a repris un contrat de travail à durée indéterminée à temps plein. ».
En pratique :

  • Si vous créez votre micro-entreprise, obtenez l’ARCE (première moitié du capital) et que dans les 6 mois vous restez uniquement entrepreneur, vous toucherez la seconde moitié normalement.

  • Si vous créez votre micro-entreprise, mais que, disons au 4ᵉ mois, on vous propose un CDI à temps plein super intéressant et que vous l’acceptez, alors au 6ᵉ mois vous ne toucherez pas le second versement de l’ARCE​.

    Vous aurez eu le premier versement, puis terminé.

Pourquoi cette nouvelle condition ? Officiellement, elle vise à éviter les “effets d’aubaine”. En clair, empêcher qu’un demandeur d’emploi ne lance une entreprise uniquement pour encaisser l’ARCE puis abandonne son projet dès qu’il retrouve un job salarié. Cela encourage aussi à ce que l’ARCE profite à de vrais projets entrepreneuriaux destinés à devenir l’activité principale, plutôt qu’à des créateurs “opportunistes” qui auraient de toute façon retrouvé un emploi rapidement. On comprend l’idée : l’Unédic veut s’assurer que l’argent versé serve bien à la création d’entreprise et pas à autre chose.

À qui ça s’applique ? Là aussi, uniquement aux créations/reprises d’entreprise à partir du 1er avril 2025.

Si vous avez lancé votre boîte en février 2025 et touché votre premier chèque ARCE, la nouvelle règle ne viendra pas vous retirer le second en juillet si vous retrouvez un job (vous dépendez de l’ancienne convention). En revanche, toute ARCE accordée pour un début d’activité après le 1er avril sera soumise à “la clause du CDI”.

Conséquences pratiques et conseils

  • Réfléchissez avant d’opter pour l’ARCE : Cette aide en capital est très utile si vous avez besoin d’argent tout de suite pour investir (achat de matériel, trésorerie de départ, etc.). Mais demandez-vous quel est votre plan à 6-12 mois. Si vous pensez chercher activement un emploi salarié en parallèle ou que vous avez une possibilité sérieuse de CDI à court terme, l’ARCE n’est peut-être pas le meilleur choix. En effet, vous risqueriez de n’en toucher que la moitié. Peut-être vaudrait-il mieux dans ce cas rester sur un système d’ARE mensuel : vous toucheriez vos allocs chaque mois jusqu’à retrouver le CDI, et il n’y aurait pas de “moitié perdue” en route.

  • Si vous prenez l’ARCE, engagez-vous à fond dans votre projet : L’ARCE est pensée pour ceux qui veulent faire de leur entreprise leur activité principale. Donc si vous la sollicitez, c’est idéalement que vous êtes parti pour au moins 6 mois de focus sur votre entreprise. Bien sûr, la vie est pleine d’opportunités imprévues (le CDI de vos rêves peut surgir), mais gardez à l’esprit que reprendre un CDI trop vite vous fera renoncer à une partie de l’aide. Si une offre d’emploi se présente et que vous êtes à, par exemple, 5 mois de votre création, posez-vous la question : ne pouvez-vous pas démarrer ce CDI un mois plus tard pour sécuriser le second versement ? Bon, on ne vous conseille pas non plus de refuser un super job juste pour ça, mais c’est un élément à avoir en tête dans vos négociations de prise de poste éventuellement 😉.

  • ARCE vs reprise des allocations restantes : Tout comme pour le cumul ARE, sachez que les droits non versés (les fameux 40% restants) peuvent être récupérés plus tard si besoin. Dans le cas de l’ARCE, vous aurez utilisé 60% en capital (30% + 30%), il restera 40% de vos droits théoriques. Si votre entreprise capote ou que vous voulez revenir au chômage, vous pourrez en principe rouvrir vos droits restants, à condition d’avoir cessé votre activité (et après un délai de carence)​. Donc, l’ARCE ne fait pas complètement perdre le reliquat : il est là, en réserve, sous les mêmes conditions que vues précédemment. Il faudra fermer la micro-entreprise pour y accéder.

  • Cumul ARE 60% vs ARCE : match nul ? Comme on l’a fait remarquer, avec la réforme, l’ARCE et le cumul aboutissent au même pourcentage d’indemnisation (60%). L’ARCE vous le donne tout de suite (en deux fois rapprochées), le cumul vous l’étale sur plusieurs mois. Si votre projet nécessite un investissement initial fort, l’ARCE reste un choix judicieux. Si au contraire, vous avez surtout besoin d’un revenu régulier pour vivre au quotidien pendant que votre activité monte en puissance, le cumul mensuel est plus adapté. Faites vos calculs et choisissez l’option qui colle le mieux à votre situation. Rien ne vous empêche d’élaborer deux plans : un où votre entreprise décolle et vous n’aurez pas besoin de retourner au salariat (dans ce cas ARCE peut être top), un autre où vous vous laissez la porte ouverte de retrouver un job (dans ce cas, peut-être conserver l’ARE mensuelle au cas où, quitte à toucher moins au total, mais vous aurez la possibilité de reprendre un CDI sans “perte” d’aide).

En somme, la nouvelle ARCE demande un peu plus de réflexion stratégique. Plus question de “gratter” la deuxième moitié si on est reparti en CDI. Il faut jouer le jeu de l’entrepreneuriat jusqu’au bout… ou accepter qu’on ne touchera que la moitié de l’aide.

4. Conclusion : on s’adapte et on avance !

On vient de le voir, avril 2025 apporte son lot de changements pour les micro-entrepreneurs bénéficiaires de l’assurance chômage. Entre la mensualisation des paiements (qui, avouons-le, est plutôt un progrès pratique) et le resserrement des règles de cumul et d’ARCE, l’objectif affiché est clair : inciter à un retour à l’emploi ou à l’autonomie plus rapide, et s’assurer que les aides à la création d’entreprise profitent vraiment aux projets sérieux.

En adoptant un état d’esprit proactif et organisé, vous pouvez tirer votre épingle du jeu :

  • Informez-vous : Vous l’avez déjà fait en lisant cet article 😉, bravo ! Continuez à vous tenir au courant via des sources officielles (Service-Public, Unédic) pour les éventuels détails d’application. Par exemple, si un différé de reprise de droits s’applique, sachez combien de temps il dure pour ne pas être pris au dépourvu.

  • Soyez au clair sur vos priorités : Projet entrepreneurial à tout prix, ou retour à l’emploi envisageable ? Suivant votre réponse, adaptez votre choix (ARE mensuelle vs ARCE) et votre plan de route.

  • Gardez le moral  : Oui, les règles évoluent, mais ce n’est pas pour vous mettre des bâtons dans les roues – c’est aussi pour vous pousser à réussir. Prenez-le comme un challenge.

En parlant d’humour, on conclura en disant que ce 1er avril, on n’a pas le droit aux poissons, mais au moins, vous êtes prévenu(e) à l’avance. Pas de mauvaise surprise : vous savez maintenant que 30 jours, c’est 30 jours, que 60% c’est la nouvelle limite à gérer, et qu’un CDI peut couper un versement. Avec ces connaissances, vous voilà armé(e) pour naviguer tranquillement dans ce nouveau paysage réglementaire.

Il ne me reste qu’à vous souhaiter une pleine réussite dans votre activité de micro-entrepreneur. 🚀 Changez ce qu’il faut changer, adaptez-vous, et continuez d’aller de l’avant ! Ce n’est pas une réforme (ou deux) qui va freiner votre élan entrepreneurial, pas vrai ? 😉

Bon courage et tenez bon – les débuts d’activité sont souvent sportifs, mais avec ou sans chômage, l’important c’est d’y croire et de persévérer. Vous avez toutes les cartes en main… et maintenant, les règles du jeu à jour. À vous de jouer !


 

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Sources :
Légifrance, Arrêté du 19 décembre 2024 (convention assurance chômage)​

Lamicrobyflo.fr(n'hésitez pas à consulter cette véritable mine d'or de ressources, qui a en grande partie aidé à rédigé cet article !)

 
 
 

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